Le projet
Le mandat, offert par la compagnie LOUIS GARNEAU SPORTS INC., était de faire le développement d'une raquette à neige ergonomique. Notre partenaire souhaitait obtenir plusieurs éléments au niveau fonctionnel et ergonomique, en plus d’améliorer certaines composantes et de résoudre certaines problématiques du produit actuel; la raquette PREMIÈRE.
Aussi, notre partenaire souhaitait que l'on explore plusieurs éléments lors de notre conception comme, par exemple, que la raquette puisse s'adapter au plus de pointures de botte possible, que le poids du produit soit le plus léger possible ou que la talonnière (tige permettant de surélever le talon lors d'une ascension) possède plusieurs angles selon l'angle de la pente.
La première étape de notre processus était de faire la réalisation d'une recherche afin de mieux connaître ce type de produit. Dans un même temps, nous devions aussi faire une idéation couvrant l'entièreté de la raquette. Par la suite, nous avons fait la conception de trois concepts de raquette à neige.






Les concepts préliminaires
Le premier concept, la raquette ALPINE (brun), se concentre sur l’installation du harnais, son soutien au niveau du pied et son poids. En effet, le harnais s’attache en deux étapes, c’est-à-dire l’ajustement de la sangle arrière, nécessaire seulement lors de la première utilisation, et le serrage du système BOA. De plus, le harnais offre un soutien latéral et arrière, tout en ayant l’avant de ce dernier ouvert, ce qui permet à la botte de l’utilisateur de mieux s’adapter. Aussi, grâce à la couche en peau de phoque, la raquette nécessite seulement un crampon avant et les pinces pour avoir une traction optimale. Cependant, ce concept n’assure pas une traction optimale sur la glace et la poudreuse.
Le deuxième concept, la raquette SNOWBEAST (rouge), est axé sur la solidité des assemblages et sa performance. Grâce à ces crampons avant, latéraux et arrières, ce concept offre une traction de haute performance. Aussi, comme le premier concept, l’installation de cette raquette se fait rapidement, grâce à son système BOA oneshut. Toutefois, cette raquette est la plus lourde des trois.
Le troisième concept, la raquette NORDIC (bleu), se concentre sur l’intégration de nouvelles technologies dans ce type d’article. En effet, ce produit comporte un système MicroSpikes, jouant le rôle de crampons, et un système d’attache de botte de ski, ce qui permet une installation instinctive et efficace. En revanche, le système de crampons est le moins performant et son harnais est le moins adaptable, et ce, parmi les trois concepts.



Suite à la présentation de mes concepts, notre partenaire a choisi le deuxième concept ; la raquette SNOWBEAST. Ce concept est une raquette bimatière (tête en polymère et cadre en aluminium) qui se concentrait sur la performance du produit et sa durabilité. Par contre, notre partenaire voulait y intégrer certaines idées des deux autres concepts et modifier quelque aspect actuel du concept.
Le premier élément qui avait à intégrer était le système de doubles talonnières du troisième concept ; la raquette NORDIC.
Le deuxième élément à intégrer était le harnais du premier concept ; la raquette ALPINE.
Ensuite, le premier aspect à modifier était de réduire la quantité de crampons que le produit possédait, puisqu’ils augmentaient considérablement le poids de la raquette.
Le deuxième aspect était de changer la forme de la tête en polymère pour une forme plus standard, car il n’aimait pas la forme que j’ai donnée à la composante.
Le troisième aspect était de varier le sens des dents des crampons latéraux afin d’optimiser la traction du produit en monté et en descente.
Finalement, le quatrième aspect était de revoir la forme des pinces d'assemblage dans le but de réduire la quantité actuelle dans la raquette.
Une fois le concept choisi, j'ai immédiatement commencé le développement de notre concept final.









La validation
Une fois le développement fait, j'ai réalisé plusieurs tests ergonomiques, fonctionnels et techniques sur le système de talonnières double afin d'optimiser ces composantes. Pour ce faire, j'ai fabriqué une maquette de validation simulant le harnais d'une raquette ainsi que le système de talonnières à valider.
Par la suite, j'ai ajusté dans mon développement les éléments qui pouvaient être optimisés sur le système et j'ai entamé la réalisation du concept final ainsi qu'à sa modélisation.
le concept final - la raquette snowbeast

La Snowbeast consiste en une raquette à neige multi-matière, c'est-à-dire un cadre en aluminium, une tête en HDPE et un pont en nylon. Ce produit est composé de deux parties principales : le harnais et la structure.





Le harnais possède un système d'attache en trois parties.
La première est le système BOA oneshut et est situé sur le dessus du harnais. Ce type d'attache permet à l'utilisateur de serrer uniformement le harnais, grâce au câble d'acier qui lie le dessus, les côtés et l'arrière de l'étrié.
La deuxième partie est la sangle arrière. Cette dernière est reliée avec une attache magnétique, ce qui permet de préajuster le harnais selon ses préférences.
La troisière, tant qu'à elle, est le crampon. Cette pièce possède quatre dents à l'avant et deux à l'arrière. Ces dernières, étant en angle, permettent à l'utilisateur d'avoir une bonne traction autant en monté qu'en dessante. Aussi, le crampon sert aussi de pivot entre le harnais et la structure. Les quincailleries qui sont utilisées pour cet assemblage sont simplement deux goupilles maintenues en place par deux anneaux.
Au niveau de la structure de la snowbeast, elle est composé de huit pièces différentes. Ces dernières sont la tête, le câdre, le pont, les crampons, les attaches structurelles, les deux talonnières et leur plaque de rétention.



La tête de la raquette est une pièce en HDPE, fabriquée par moulage par injection.
J'ai choisi ce procédé de fabrication, car cette composante devait pouvoir s'adapter aux trois formats différents de raquette, c'est-à-dire la taille 825, la taille 930 et la taille 1036. Dans mon cas, le moule permet de fabriquer deux formats de la tête : le format 825/930 ou le format 1036.
Aussi, j'ai sélectionné le HDPE pour cette pièce, car c'est un polymère possédant une excellente résistance contre les solvants, les basses températures et à la traction. Aussi, ce matériau possède une bonne rigidité tout en étant flexible et possède une basse absorption de l'eau.
Le cadre de la raquette, de son côté, est une tubulure en aluminium 7075 cintrée. Cette composante possède, comme finition, un décapage, un polissage, une trempe et une anodisation. L'utilisation de cet aluminium et de ces finitions permet d'avoir un cadre léger, solide et résistant aux intempéries.
Cette dernière composante est insérée directement dans la tête de la raquette. Aussi, pour s'assurer que l'assemblage soit solide et durable, une pince à ressort est insérée à chaque extrémité dans la tubulure. Cela empêche les extrémités de la tubulure de sortir de la tête.
Bien sûr, il y a aussi le pont, une toile en nylon avec un revêtement TPU. Cette composante, fait par découpage CNC, est résistante aux déchirures, aux perforations ainsi qu'aux conditions extérieures.
Le pont est riveté à la tête de la raquette et à cinq attaches structurelles, servant d'intermédiaire entre le cadre et la toile.
Ces attaches en question sont faites d'un alliage d'ABS et de PC, offrant à ces composantes un poids minime et d'excellentes propriétés mécaniques. Pour leur fabrication, le moulage par injection avec un moule à cavité multiple est utilisé.



